Cheveux asiatiques : nos conseils pour les chouchouter
Rédigé par Hélène Kaufmant
Le 17 mai 2022
Minutesde lecture
À chaque groupe ethnique son type de cheveux. Après avoir étudié de près les crinières texturées, nous avons décidé de réaliser un focus sur les façons de s’approprier sa chevelure asiatique, alors qu’une vague de haine autour de la communauté s’est emparée des États-Unis et influence le marché de la cosmétique qui leur est spécifiquement dédié. Pour vous donner les meilleurs tips possibles nous sommes allés à la rencontre de Kiko Hirakawa, une mannequin japonaise qui a arpenté les fashion weeks du monde entier. Elle est également la fondatrice d’une agence de modèles éthiques @ethicalmodels.
En quoi un cheveu asiatique diffère-t’il des autres?
D’une façon technique, le cheveu asiatique correspond à un follicule pileux naturellement lisse. En effet, la pousse, perpendiculaire au cuir chevelu engendre une extrême raideur. Puisque le cuir chevelu agit comme un moule sur le poil : si sa si sa forme est droite à sa base, le follicule croit dans le même sens.
Crédit : Tanisa Cosmétique
Leur couleur variant du brun au noir, les cheveux asiatiques ont également la particularité d’être particulièrement épais. On estime son diamètre entre 90 et 120 µm (en comparaison, un cheveu crépu possède un diamètre compris en 60 et 90 µm). Grâce à son épaisseur et à sa nature très lisse, ce type de cheveux, sans traitement chimique ou utilisation intensive d’appareils chauffants, est naturellement brillant et résistant.
Dernière caractéristique, l’unique imperfection de ces chevelures (mais en est-elle vraiment une ?) est d’être peu fournie. En comparaison aux autres groupes ethniques, une personne d’origine asiatique a naturellement moins de cheveux qu’un individu issu de tous les autres groupes : environ 80.000 cheveux contre 100.000 en moyenne pour une chevelure caucasienne.
Retour sur notre interview avec Kiko Hirakawa
Hélène Kaufmant : Quelle est ta routine beauté ? J’imagine qu’en tant que modèle tu as sûrement de nombreux secrets ?
Kiko Hirakawa : C’est drôle tu vois, parce que je n’en ai pas vraiment. Je fais seulement très attention à utiliser des produits biologiques et surtout véganes. Pour tout avouer, mes préférés viennent d’un drugstore allemand… Concernant ma routine, elle se limite à un shampooing – j’alterne entre celui-ci et celui-là – et un après-shampooing – des mêmes gammes comme Alverde ou Santé tous les deux jours. Puis je les sèche rapidement au sèche cheveux (pas plus de 5 minutes et quand je ne suis pas trop fainéante) parce que je sais que garder les cheveux humides trop longtemps ce n’est pas bon.
Et seulement quand je sens mes cheveux déshydratés j’applique un peu d’huile. J’aime particulièrement utiliser l’huile d’avocat et l’huile de coco, mais en petite quantité parce que je ne suis pas une grande fan de l’odeur.
The less I do, the better I get / Moins j’en fait, mieux ils se portent
La raison pour laquelle je tiens à garder une routine minimaliste, c’est qu’après avoir fait beaucoup de défilés durant des fashion weeks ou des fashion shows mes cheveux étaient très abîmés et fragilisés. Les coiffeurs utilisent beaucoup (trop) de produits chimiques, donc mon mantra maintenant c’est : “The less I do, the better I get”.
H.K. : Quelle est pour toi la principale différence entre ta chevelure et celles des occidentaux·les par exemple ?
Crédit : Kiko Hirakawa
K.H. : J’aurai envie de dire qu’ils sont faciles à vivre : ils sont ni trop gras, ni trop secs mais plutôt entre-deux ! Cependant, il existe une grande différence, c’est que mes cheveux sont très épais, les personnes qui sont amenées à les toucher ici sont toujours surprises.
H.K. : J’aurais aimé savoir si cela représentait un challenge pour toi de trouver des produits adaptés à ton type de cheveux en Europe ?
K.H. : C’est plutôt paradoxal, mais tu sais des produits issus de grands groupes chimiques tels que L’Oréal fonctionnent plutôt bien sur moi alors que les produits biologiques et véganes français… C’est moins simple à trouver pour mon type de cheveux (le dernier que j’ai testé m’avait laissé les cheveux alourdis et désagréables au toucher) !
Cependant, je continue à chercher et à tester parce que mes valeurs éthiques et éco responsables ne s’alignent pas du tout avec ces groupes. C’est pour cela que je continue à utiliser les produits Alverde alors qu’ils sont pourtant conservés dans des contenants plastiques. Par exemple, quand je retourne au Japon, chez mes parents je sais que je peux utiliser n’importe quel shampooing qui se trouve dans leur salle de bains et que ça m’ira très bien.
Allier l’éthique au soin des cheveux asiatiques en Occident n’est pas impossible. Il faut prendre son temps et tester.
Pour résumer : quelle est donc la routine idéale des chevelures asiatiques ?
Comme le relate l’expérience de Kiko, les cheveux asiatiques de par leur nature épaisse et lisse, ont surtout besoin d’une chose : qu’on les laisse en paix. Pour résumer, voici, étapes par étapes leur routine idéale :
Étape 1 : on lave
La nature souvent très raide des cheveux lisses aide le sébum à glisser sur les longueurs. Ce type de chevelure est donc le plus sujet à la problématique des cheveux gras, n’hésitez pas à gagner un jour de shampooing en utilisant un shampooing sec (en focalisant sur les racines et en évitant les pointes). Puis lavez le jour suivant à l’eau tiède (pas chaude !) pour ne pas surexciter vos glandes et ainsi provoquer la surproduction de sébum du cuir chevelu par réaction de protection…
Notre sélection
- Le shampooing solide et végane de la marque coréenne “The Vegan Glow”
- Notre recette de shampoing sec zero waste adaptée aux cheveux bruns :
- 30 grammes de fécule de maïs, pour sa capacité à absorber le sébum
- 2 cuillères à soupe de rhassoul, pour donner du volume aux cheveux asiatiques qui ont tendance à en manquer
- 1 cuillère à soupe de poudre de cacao, comme un pigment qui évite les résidus blancs
- Un pinceau blush pour le répartir uniformément à la racine
- Bonus : pour ajouter une petite note parfumée vous pouvez ajouter quelques gouttes de votre huile essentielle préférée.
Étape 2 : on nourrit
On nourrit mais encore une fois, sans trop en faire ! Le mieux étant de se limiter à la pose d’un après-shampooing, durant vos minutes d’attente on ne saurait que trop vous conseiller de masser votre cuir chevelu avec une brosse appropriée. Cela vous permettra d’activer votre circulation sanguine afin d’apporter tous les nutriments essentiels à vos bulbes.
Notre sélection
Étape 3 : On sèche et on peaufine
On sèche ses cheveux délicatement, le mieux est tout de même d’éviter au maximum les appareils électriques, qui abîment le follicule pileux qu’on le veuille ou non. Mais comme l’explique Kiko, l’humidité n’est pas idéale non plus. Pour accélérer le séchage, on vous conseille d’enrouler vos cheveux délicatement dans un turban microfibre, plus doux qu’une serviette traditionnelle, il évite également les frictions à l’origine de la casse et des fourches.
Une fois secs, si vous constatez qu’ils sont encore un peu déshydratés, vous pouvez appliquer quelques gouttes d’huile de camélia sur les pointes ou les mi-longueurs, parfaite pour les chevelures asiatiques puisqu’elle ne laisse aucun film gras et pénètre le cheveu en profondeur grâce à sa richesse en acides gras.
Les Do’s and Don’ts de Kiko
DO | DON’T (please) |
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Pour en savoir plus → @kiko.sunflowersoul
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