Le jean poché au niveau des fesses ou troué aux genoux sans qu’on ait fait des squats ou chuté en roller, ça vous parle ? Chaque année, près de 2,3 milliards de jeans sont vendus dans le monde, l’équivalent de 73 par seconde [1]. Il est notre fidèle compagnon et l’indispensable dans nos armoires. Du jean fast-fashion au sur-mesure, il y a un panel de modèles qui au premier coup d’œil semblent du pareil au même pourtant ils se différencient de par leur qualité et ainsi leur durabilité. On vous livre quelques conseils d’expert pour trouver un bon jean durable et de qualité qui nous laissera le temps de le chérir et de le patiner.
Nos conseils pour trouver un jean durable
Choisir une bonne toile denim
Au même titre que l’on ne fait pas un bon plat sans bons ingrédients, on ne fait pas un bon jean sans un bon denim. Historiquement, le denim est une toile 100% coton en armure sergé (que l’on distingue par les lignes diagonales que l’on voit sur son jean). Il n’y a pas de “vrai denim” à proprement dit.
- La densité et la tenue
Un jean durable est coupé dans un denim dense, tissé de manière compacte qui présente peu d’élasticité. Afin d’avoir une coupe de jean parfaite et confortable, les marques travaillent cette matière rude qu’est le denim et sculptent le pantalon dans ses moindres détails. Méfiez-vous du slim très élastique à mi-chemin entre le jean et legging, souvent commercialisé par les marques de fast-fashion.
L’élasticité adoucit les défauts de la coupe, ainsi le pantalon va à tout le monde sans vraiment aller à personne. Il est certes très confortable mais a très peu de tenue et finit par pocher aux genoux et/ou aux fesses.
Pour les puristes, le “vrai jean” est en selvedge, une toile rigide avec une jolie lisière rouge et blanche que l’on voit apparaître lorsque l’on fait un ourlet. Cette toile de denim japonaise est fabriquée sur des vieux métiers à tisser traditionnels. Soyez vigilants quant à l’appellation selvedge, il arrive que les marques de fast-fashion cousent une fausse lisière afin de le faire passer pour un jean selvedge.
- La composition du denim
Jetez un coup d’œil à l’étiquette du jean et regardez la composition : il doit y avoir très peu ou pas de polyester. La présence d’élasthanne n’est pas nécessairement gênante, cette fibre vient apporter de l’extensibilité au tissu et du confort au porté. Coton biologique, coton recyclé, chanvre, polyester recyclé… les jeans sont faits dans des fibres alternatives, mais là encore, c’est un vaste sujet.
- Toile brute ou délavée
Une toile denim délavée est moins solide qu’une toile brute. Grâce à des processus de délavage, les industriels reproduisent artificiellement les usures laissées par le temps : des moustaches au niveau de l’aine à la patine aux genoux. Certaines techniques comme le sablage qui consistent à projeter du sable sur la toile consomment beaucoup d’eau et emploient des produits chimiques dangereux pour l’humain et l’environnement.
Il existe des alternatives plus économes et éco-responsables comme les enzymes, le laser, l’ozone, l’ecobleach. Quels qu’ils soient, ces procédés altèrent la résistance du denim et donc l’espérance de vie du jean. Les puristes aiment leur jean en toile brute, non délavée et préfèrent patiner leur jean au fil du temps.
Reconnaître une bonne confection
S’il est souvent considéré comme un produit basique, il est en réalité très complexe. Un jean est fabriqué en 100 étapes et comporte entre 44 et 48 pièces en moyenne, assemblé par des hommes, des femmes, des machines. Amusez-vous à défaire ses piqûres, ses surjets, les passants taille, les poches… mieux vaut être prêt à en découdre.
Un bon jean doit être aussi beau à l’intérieur qu’à l’extérieur. Voici une liste non exhaustive pour estimer la solidité du jean que vous avez entre les mains :
- Retournez le jean et observez la qualité du surjet : la couture doit être dense, régulière afin d’arrêter les bords des étoffes et durer dans le temps.
- Observez le tissu de fond de poche : si la toile est fine et mal cousue, les poches vont rapidement lâcher.
- Jetez un coup d’œil à la grosseur du fil : un fil épais dur dans le temps.
Le design du jean, le “fit”
- Fit & fonction
Taille haute ou taille basse, coupe droite ou ajustée, en toile brute ou délavée, sobre ou clinquant… chacun ses goûts et chacun son style. Les marques de jeans éco-responsables affichent des coupes intemporelles et hors de portée des diktats de la mode et du renouvellement incessant des tendances. Un retour aux sources que l’on constate également dans les friperies où les chineurs avisés cherchent des modèles vintages robustes et iconiques.
Quant aux puristes, ils adoptent le jean sans fioritures, à cinq poches. Le bon jean n’existe pas. Du jean résistant et ergonomique pour les motards, au pantalon unisexe à partager en couple ou entre ami·es en passant par le jean éco-responsable 100% français… tout jean qui se respecte répond à un usage et/ou un engagement qui lui est propre.
- Le bien-aller du jean
Quand on essaie un jean, la première chose à faire est de demander si le jean a été rincé ou non. Si la réponse est oui, il faut que le jean soit près du corps, voire même trop rincé. Un jean rincé a un tissu rétracté, le denim va se détendre par la suite. Si la réponse est non alors, il faut le prendre un peu grand et un peu plus long afin d’anticiper le rétrécissement du premier lavage.
Une fois enfilé, avant même de se regarder dans le miroir, il est conseillé de prendre 10 secondes pour voir dans quelle mesure on se sent à l’aise. L’essayage d’un bon jean est le moment où il est le moins beau et le moins confortable : il est un peu rude et comporte parfois quelques plis. Le denim est une matière vivante qui évolue à mesure qu’on la porte.
